Lors de son discours de politique générale du 30 janvier 2024, le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé l’expérimentation de la semaine en 4 jours dans les administrations de tous les ministères. Cette organisation est déjà pratiquée dans les entreprises du privé ou certaines s’interrogent encore sur sa mise en place.
- Comment s’organise la semaine en 4 jours ?
- Que peuvent négocier les élus du CSE ?
- À quoi faut-il faire attention ?
Dans cet article, nous ferons le point sur la semaine de 4 jours.
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La semaine en 4 jours : comment ça marche ?
La semaine de 4 jours signifie que les salariés travaillent 4 jours par semaine au lieu de 5.
Elle permet donc de bénéficier d’un jour de repos supplémentaire dans la semaine.
Pour cela, chaque entreprise est libre de s’organiser comme elle le souhaite en fonction de son organisation et de ses activités.
Bien qu’utilisé indifféremment, il existe une différence entre la semaine en 4 jours et la semaine de 4 jours :
- La semaine de 4 jours consiste à réduire le temps de travail en travaillant une journée de moins.
- La semaine en 4 jours, elle, signifie que les salariés travaillent 35 heures en 4 jours.
Cependant, peu importe l’organisation choisie, l’employeur doit respecter la réglementation sur les horaires de travail. Ainsi, il est obligatoire de respecter la durée maximale quotidienne de travail de 10 heures et les durées maximales hebdomadaires de 48 heures sur une même semaine ou 44 heures par semaine en moyenne sur une période de 12 semaines consécutives.
Quels sont ses avantages et inconvénients ?
La semaine de 4 jours apporte de nombreux avantages, que ce soit à l’employeur ou aux salariés, cependant, chaque avantage va avoir en contrepartie des inconvénients qui vont généralement dépendre de l’organisation choisie par l’entreprise.
1) Un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle
La semaine de 4 jours offre plus de temps libre aux salariés qui vont ainsi pouvoir passer plus de temps avec leur famille, ou pratiquer plus de loisirs.
Cependant, cet avantage apparent va dépendre du mode d’organisation dans l’entreprise. En effet, s'il s’agit de la semaine de 4 jours, il n’y a que des points positifs grâce à la réduction du temps de travail.
En revanche, s’il s’agit de la semaine en 4 jours, certains salariés, notamment ceux qui doivent gérer des enfants, peuvent se retrouver en difficulté devant des journées plus longues et entraînant
Certains salariés peuvent également trouver plus fatigant et stressant de devoir condenser leur temps de travail sur une période plus courte.
2) Une augmentation du bien-être
Ce temps libre supplémentaire aurait un effet positif sur la santé et le bien-être des salariés grâce, entre autres, à une diminution de la fatigue.
Le choix de l’organisation va beaucoup jouer sur ce paramètre. En effet, comme précédemment s’il s’agit d’une diminution du temps de travail, alors le bénéfice sera total.
S’il s’agit d’une augmentation du nombre d’heures par jour, alors la charge de travail plus concentrée peut entraîner une source de stress qui va s’avérer néfaste pour la santé du salarié.
3) Une amélioration de la productivité
Dans les entreprises pratiquant la semaine de 4 jours, on note une augmentation de la productivité grâce à une meilleure organisation et une priorisation des tâches accrues.
Ce changement doit être accompagné par l’employeur afin d’éviter des erreurs dans la gestion des priorités.
4) Une réduction du turn-over et une augmentation de l’attractivité de l’entreprise
La semaine de 4 jours peut être considérée comme un avantage social important, cela peut attirer et fidéliser les talents.
CSE et semaine de 4 jours : un rôle clé
Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, les élus devront être consultés préalablement à la mise en place de la semaine de 4 jours (article L.2312-8 du Code du travail).
De fait, lors de sa mise en place, le CSE va pouvoir discuter de plusieurs points importants.
De plus, par la suite, les élus vont devoir s’assurer qu’elle est bien bénéfique pour l’ensemble des salariés et, dans le cas contraire, proposer des pistes d’amélioration.
Les exemples de points à négocier, à surveiller ou les actions à mettre en place peuvent être les suivants.
L’organisation du temps de travail
- Le choix entre la semaine de 4 jours avec réduction du temps de travail ou en 4 jours (35 heures, soit 8h45 par jour).
- La flexibilité sur le choix du jour non travaillé. Peut-il changer ? Est-il imposé ?
Le maintien des salaires et des avantages
- La garantie que la réduction du nombre de jours ne s’accompagne pas d’une baisse de salaire.
L’impact sur la charge de travail et la productivité
- L’analyse de la conséquence de la réduction des jours sur la surcharge de travail.
- La mise en place d’un suivi de l’impact sur la productivité et la qualité de vie des salariés.
- La proposition de formations ou d’outils pour aider les salariés à s’organiser sur 4 jours.
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L’égalité et l’inclusion
- L’adaptation du modèle aux différents métiers et situations (télétravail, temps partiel, travail posté).
- La prise en compte des besoins spécifiques des salariés (parents, personnes en situation de handicap).
- La garantie que tous les employés puissent bénéficier du dispositif sans discrimination.
L’expérimentation et le suivi
- La mise en place d’une phase de test.
- L’organisation de bilans réguliers avec les salariés pour évaluer les avantages et les difficultés.
- La négociation d’une clause de réversibilité si l’organisation ne fonctionne pas.
En conséquence, bien que d’un premier abord, la semaine de 4 jours semble ne présente que des avantages, il s’avère que, dans la pratique, elle puisse également amener des inconvénients. Le rôle des élus est donc très important, non seulement dans sa mise en place, mais également dans le suivi de ce dispositif.